Notre aventure en Tasmanie commence vraiment quand nous rendons notre petite voiture de location à l’aéroport de Launceston. Objectif : rejoindre Hobart, tout au Sud, une semaine plus tard et en stop.

Cela commence avec notre marqueur et des boites de barres de céréales (ou autre, on n’est pas difficiles) sur lesquels écrire nos destinations, nos nouveaux meilleurs amis. On croise les doigts pour que la pluie ne s’invite pas trop à nos attentes. Et c’est parti pour les réflexions : on se met où, est-ce qu’on écrit directement notre destination finale ou une ville intermédiaire, est-ce qu’on écrit deux destinations qui nous conviendraient?…

Pour l’instant, on veut juste sortir de la zone de l’aéroport et idéalement rejoindre directement Binalong Bay, voire Saint-Helens qui est la ville la plus proche. 165 kilomètres nous attendent. Nos amis Anne-Sophie et Andrew (mais si, vous vous souvenez d’eux) qui ont beaucoup voyagé en stop nous on conseillés d’avoir l’air heureux et de sourire. On est prêts !

C’est pour ce tout petit trajet d’environ 6 kilomètres, entre l’aéroport et Perth, qu’on a attendu le plus longtemps (désolée pour le spoil). C’était peut-être aussi le plus folklorique. Un vieux monsieur avec un sacré accent nous a fait monter dans son pick-up surchargé. Cédric devant, moi à l’arrière à essayer de mettre mes pieds ailleurs que sur ses affaires. Un monsieur très sympa, mais qui aimait beaucoup se retourner quand il me parlait. Nous on aurait bien aimé qu’il regarde un peu plus la route !

Il nous dépose sans mal à Perth où nous sommes sur la route principale. Ça devrait être plus facile de trouver des gens qui vont un peu loin que depuis l’aéroport. On double donc nos chances en ayant un panneau pour St-Helens mais aussi un autre pour Conara (croisement entre la route pour aller vers le Sud et celle pour aller vers l’Est). C’est un pari gagnant, un couple super avec son combi jaune s’arrête. On fera 45 kilomètres avec eux, à l’arrière sans ceinture, mais très agréables.

Une fois à Conara, on reprend notre paquet de barres de céréales vers St-Helens. Entre deux levés de pouces on se dit qu’on va grignoter quelques carottes avec du houmous, il commence à faire faim. Mais non non, il faut moins d’une minute pour qu’une voiture s’arrête et nous propose de nous emmener jusqu’à St-Helens. Elle suit son mari qui vient d’acheter une moto à Hobart et rentre chez elle. C’est parfait pour nous, ça nous rajoute 106 kilomètres au compteur.

Nous voilà donc à St-Helens, il fait brumeux et on a faim. On fait donc une petite pause avant de tenter notre dernier stop vers Binalong Bay. Nous y avons repéré quelques camping gratuits qui ont l’air plutôt sympas.

Après avoir mangé un bout, on se met au croisement de la seule route qui nous emmène vers la baie. C’est là que la chance nous sourit. Après quelques instants à attendre, nous nous faisons héler par cette dame, à pieds, avec deux jeunes femmes, qui nous demande où on va. Mais mais, normalement, les gens sont en voiture quand ils nous demandent ça pendant qu’on lève nos pouces, non? Mais ça nous convient, elle nous dit qu’elles vont aussi à Binalong Bay. Ni une ni deux, elle nous embarque vers sa voiture et on commence le papotage en attendant que sa fille et son amie fassent leurs quelques courses.

Elle nous explique ensuite qu’elles vont chez son frère pour le weekend qui a une maison de vacances justement à Binalong Bay. On lui parle de notre périple et on lui demande conseil sur le camping à choisir. Après quelques minutes dans sa voiture et une conversation agréable, elle nous invite à passer la nuit chez son frère. Enfin, elle nous propose de demander à son frère si ça lui va, histoire de. On s’empresse d’accepter. Zeik, sa fille, appelle son oncle qui donne rapidement son accord. C’est parti donc pour une soirée des plus inattendues !

Pour les présentations nous avons donc Jackie, la maman, Zeik sa fille et Finley son amie. En arrivant nous rencontrons Ross, le mari de Jackie, son frère Scott et sa femme Felicity, nos hôtes d’un soir. Leurs chiens aussi mais j’ai oublié leurs noms, il y en avait déjà assez à retenir !

Nous arrivons dans une maison magnifique avec une immense cuisine extérieure. On se retrouve complètement intégrés à cette famille au grand coeur. C’est donc parti pour une soirée des plus étonnantes où on goûte vin et bière locales et on échange sur de nombreux sujets (se rendant compte qu’on a les mêmes problèmes politiques partout, tient donc). Cerise sur le gateau, on part à la pêche aux crevettes en pleine nuit. Je me retrouve avec Scott et de l’eau jusqu’au bassin, une éprouvette à la main pendant qu’il essaie de débusquer les crevettes avec une lampe de poche. Résultat : aucune crevette mais beaucoup de rires !

On passe une bonne nuit dans l’espèce de garage. On savoure la nuit inattendue sur un vrai matelas sans avoir froid ! Le lendemain matin, on se voit proposer une petite balade en paddle board. On ne peut qu’accepter et nous voilà sur une planche chacun avec Zeik et Finley tandis que Jackie est en kayak. On est seuls sur la baie, l’eau est calme et les alentours se reflètent dessus. C’est magique. On finit par laisser les paddles pendant qu’on traverse la plage pour quitter la baie et arriver à l’océan. La plage est immense et le contraste entre sable blanc et eau turquoise magnifique. Une baignade pour les plus téméraires s’impose avant de reprendre nos paddles.

Après un brunch récupérateur, nous laissons la petite famille tranquille tandis que nous retournons profiter de la plage et de ses roches oranges. C’est la cette couleur qui a donné son nom de Bay of Fire à cet ensemble de plages. Le temps se couvre mais nous profitons quand même d’une longue balade sur la plage et d’un peu d’escalade dans ces magnifiques roches.

Comme on s’est vu invités une nouvelle nuit, on décide d’aller faire un tour en ville pour ne pas revenir les mains vides. C’est reparti pour le levé de pouces. On n’y croit pas trop, et pourtant. Il nous faut encore une fois moins d’une minute pour qu’une dame s’arrête et nous emmène à St-Helens, 10 kilomètres plus loin.

On y croise par hasard Jackie, Zeik et Finley qu’on rejoint autour d’un café. On leur propose de leur faire des crêpes bien françaises pour le petit déjeuner du lendemain matin. Une fois les courses faites, on rentre avec elles pour une nouvelle soirée des plus agréables. Elle commence d’ailleurs par une Zeik toute excitée qui nous propose une session masque à l’argile. C’est pas tout à fait emballée que je me laisse embarquer. C’est une première pour moi, pas des plus agréables, mais on a bien ri (surtout Cédric?!).

Jackie et Ross rentrent à Hobart le lendemain et proposent de nous emmener à notre prochain arrêt. Nous acceptons et décidons de partir après leur avoir préparé des crêpes à la française (plus fines aux pancakes dont ils ont l’habitude, rien de plus). On teste même les crêpes vegan. C’est un gros gros échec pour moi mais Cédric s’en sort bien.

Une photo souvenir pour la route et nous voilà partis dans le bus aménagé de Jackie et Ross en direction de Coles Bay, à l’entrée du Freycinet Park qui a l’air si beau.

Ross et Jackie prennent le temps de nous déposer jusqu’à Coles Bay. C’est avec difficultés qu’on les quitte. On se sentait bien dans cette famille.

Heureusement, Coles Bay est magnifique et on s’en rend compte dès notre premier pique-nique rapide au bord de l’eau. On fait le tour des campings pour se rendre compte que tout est complet (on arrive en plein weekend de Pâques, ça n’aide pas). On marche donc jusqu’à l’Office de tourisme, qui n’est pas juste à côté mais qui est notre dernier espoir. Par chance, ils gardent des places un peu planquées pour les backpackers sans voiture. C’est nous !

On se trouve donc un petit espace de verdure dans lequel on peut planter notre tente. C’est un peu isolé, un peu près d’un petit espace d’eau stagnante et un très peu charmant monsieur vient nous inquiéter en nous conseillant de changer d’emplacement. On pourrait être malade mais il a du mal à nous expliquer pourquoi. On reste donc bien à notre place.

Une fois la tente montée et les sacs enfermés à double tours à l’intérieur (on compte plus sur la bienveillance des australiens que sur nos petits cadenas), on file faire un tour dans la ville. Les bords de mer sont plus charmants que la ville en elle-même et on apprécie surtout les dernières couleurs du jour.

Le lendemain, on part à pieds vers l’entrée du parc national. Ça rajoute 4 kilomètres à notre boucle mais on est motivés et ravis de remarcher un peu. Depuis la Nouvelle-Zélande, on a un peu l’impression de s’être ramollis. On commence par la marche nous menant à Wineglass Bay, la plus connue et reconnue qui est donc bien encombrée, surtout jusqu’au point de vue qu’on quitte vite. On quitte la foule en continuant et on se pose pour pique-niquer sur la plage qui est magnifique.

Plutôt que de faire marche arrière comme le font la plupart des marcheurs, on décide de rentrer par la Hazards Bay. La plage est cette fois vraiment vide de monde et magnifique. Le chemin qui nous mène au parking est un peu dur, ça monte beaucoup mais ça nous permet d’avoir une vue de haut sur toute cette baie. Ça nous emballe vraiment, on est enchantés d’avoir fait cette boucle.

Après une nouvelle nuit à Coles Bay, nous décidons de nous mettre en route vers Port Arthur. C’est un village connu pour son centre pénitencier, fermé à la fin des années 1800. La péninsule est aussi réputée pour ses randonnées.

Arrivés sur place grace à 3 voitures différentes, nous trouvons un camping puis nous baladons dans le village pour essayer d’organiser nos prochains jours. Nous passons par la baie, juste derrière notre camping, qui est aussi déserte que magnifique. Nous découvrons ensuite la prison, en tout cas l’extérieur, et son immense parc particulièrement bien aménagé.

En nous renseignant un peu sur les randonnées environnantes, on se rend compte que tout est très peu accessibles. La météo n’est pas non plus des nôtres. Le courage nous manque pour nous lancer dans du stop dans ces conditions. On se fera donc simplement deux journées sur place tranquilles à profiter des lieux et de notre camping que nos partageons avec de nombreux petits kangourous.

Nous voilà sur le point de rejoindre Hobart. Toujours en contact avec Jackie et Zeik, elles nous informent qu’elles passent la journée sur la côte Est et sont prêtes à nous récupérer en route et à nous héberger pour nos deux dernières nuits d’avant workaway. On est ravis de les retrouver et on les attend à mi-chemin, après un trajet très agréable avec un couple de grecs avec qui nous déjeunons.

Nous les retrouvons donc en milieu d’après-midi à Sorell. Nous passons un moment à câliner des chiots pendant l’absence de leurs maîtres. On en mettrait bien un dans notre backpack ! Nous passons ensuite une soirée des plus agréable entre repas, papotage et billard. Que du bonheur, on vous le disait !

Nous partons le lendemain à la découverte d’Hobart. Jackie nous propose de nous emmener en haut du Mont Wellington. C’est cette montagne, haute de 1271 mètres, qui en impose en pleine ville. Bien sûr qu’on a envie de voir ça ! Oui, sauf que là-haut, c’est vent froid et brouillard qui nous attendent. Ça sera donc simplement une vue à mi-hauteur pour nous, en-dessous des nuages.

Jackie nous dépose ensuite au marché Salamanca, immense et partagé entre produits locaux et babioles made in China. Ça ne nous emballe que moyennement. On va donc se chercher de quoi déjeuner pour ensuite filer au Mona (Museum of the Old and New Art). C’est LE musée de la ville, ouvert en 2011 et qui a permis de faire connaître un peu la Tasmanie au Monde. Plusieurs personnes nous en ont parlé lors de nos trajets en stop et on ne veut pas passer à côté.

On s’offre le luxe d’y aller en ferry. Bon, pour tout dire on ne pensait pas que ce serait si cher et une fois au comptoir, on n’a pas su dire non. La balade est agréable et on arrive vite devant cet immense bâtiment en flanc de rivière.

Nous passerons quelques heures à vadrouiller dans le musée, plutôt d’art moderne, avec du bon et du moins bon (il faut dire que je ne suis pas une fan inconditionnée d’art moderne). Malgré cela, le musée est très interactif et nous plait bien.

Nous passons une dernière soirée chez Jackie et Ross. Le lendemain, nous commençons notre workaway aux alentours de midi. On a hâte, et en même temps on se sent si bien ici que ça va être dur de quitter nos nouveaux amis. En guise d’au revoir, nous allons au marché (le vrai cette fois, plus celui pour les touristes) avec Jackie et allons déjeuner avec son amie Fiona. C’est un moment très agréable qui clôture à merveille nos dix premiers jours en Tasmanie.

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