Nous avons prévu de terminer notre séjour au Laos par la boucle de Thakhek en moto. Il s’agit d’une boucle d’environ 500 kilomètres dans la campagne laotienne, parsemée de paysages magnifiques de montagnes de karsts ainsi que de nombreuses grottes et cascades. 

On retrouve à Thakhek Martina et Galvin avec qui on prévoit de faire cette boucle et on rencontre dans notre auberge Robin, un autre allemand (pas de doute, l’amitié franco-allemande nous réussit!), qui voyage seul et se joint à nous pour ce périple.

Il va être dur dans cet article de ne pas trop nous emballer et de ne pas vous submerger de photos car on est littéralement tombés sous le charme du Laos au fur et à mesure qu’on roulait dans ses paysages magnifiques et on s’est beaucoup amusés. Mais, commençons par le commencement. 

Il a tout d’abord fallu choisir : une ou deux motos, automatique ou semi automatique. D’abord par soucis économique, on a choisi de prendre une semi-automatique pour deux (il faut passer les vitesses avec le pied gauches mais il n’y a pas d’embrayage). 

On est donc 5, avec 3 motos et on décide de commencer cette boucle par une cave dont on nous a dit le plus grand bien malgré sa situation excentrée de la boucle classique (à environ 150 km). On a repéré la route, il n’y a plus qu’à !

On prend un débout de la route classique jusqu’à la Xieng Liab Cave où on s’arrête pour un premier aperçu. Il suffit d’avancer quelques minutes pour arriver à l’entrée de la grotte. Un local nous rejoint assez rapidement et nous guide à l’intérieur en nous faisant escalader ou sauter au-dessus de l’eau pour nous permettre de sortir par un autre endroit. Il est charmant, on s’amuse beaucoup et la grotte est vraiment sympa. C’est une très bonne première expérience.

On reprend notre chemin avec pour objectif d’atteindre la Xe Bang Fai Cave. C’est là que la vraie aventure commence. La route est dans un état terrible, pleine de trous et avec une variation de route, piste ou sable. On n’avance pas à beaucoup plus de 20 km/h, malgré tout, ce qui devait arriver arriva : on tombe, au ralenti certes, mais la moto tombe, elle aussi, avec nous en-dessus. Je m’en tire avec quelques égratignures. Cédric, qui conduisait à ce moment-là, en déchire son pantalon tout neuf et est un peu plus écorché. On avait pensé à la trousse de secours donc on fait une pause désinfectant et bandage pour éviter à la poussière de s’en mêler.

Après quelques hésitations au sein du groupe, on décide tout de même de continuer. On veut la voir cette grotte ! Je reprends le guidon, en roulant encore un peu plus au ralenti de peur de retomber. La route est vraiment longue à ce rythme et on finit la route de nuit, ce qui n’arrange rien. Martina et Galvin tombent également, avec plus de peur que de mal. On arrive enfin à Bualapha, petit village le plus proche de la grotte où on s’arrête avec soulagement pour la nuit.

Ô surprise du lendemain matin, on apprend qu’il faut encore rouler 1h avant d’arriver à la grotte et la route est encore pire : ce n’est que de la piste avec des sacrées montées et descentes dans le sable notamment et on doit même traverser des petits cours d’eau en roulant (après que mes chevilles soient quand même passées en éclaireur!). 

On n’y croyait plus et pourtant ça y’est, l’entrée de la grotte est là ! On paye l’entrée qui englobe le parking pour les motos, l’entrée à la grotte et surtout les guides et leurs barques qui nous font la visite. 

C’est tout éblouis et ravis d’avoir persévéré que nous découvrons l’endroit à la lueur de nos lampes frontales, et des lampes bien plus puissantes de nos guides. La grotte est pleine de stalactites et stalagmites et surtout, des milliers de chauves souris y sont résidentes, c’est impressionnant ! 

La difficulté de la route fait que nous sommes les seuls touristes. Les barques ne sont pas à moteur donc il règne dans la grotte une ambiance très apaisante. En sortant, nous rencontrons un groupe de locaux faisant partie d’une coopérative travaillant à la préservation du site et du parc national auquel il fait partie. Ils essayent également de promouvoir le tourisme et nous informent que d’ici quelques années la route devrait être meilleure. Ils sont tous très accueillant et nos proposent de partager leur repas mais aussi un verre de lao lao et de beerlao. Une longue route nous attend donc on décline l’invitation à regret (non sans avoir partager un petit verre à 5, parait-il que c’est une tradition laotienne, on ne pouvait pas partir sans!).

On trouve une autre route pour récupérer le chemin de la boucle officielle qui est bien plus accessible. Ça nous prend quand même pas mal de temps et on se pose à la première guesthouse qu’on trouve sur notre chemin car la nuit est tombée. 

Martina et Galvin décident de ne pas aller plus loin, ils veulent avoir du temps pour profiter de Vang Vieng. On reprend donc la route le lendemain en la seule compagnie de Robin.

La route est bonne et les paysages alentours magnifiques. On fait un premier arrêt rapide autour d’une petite cascade. On roule une grande partie de la journée, c’est un bonheur avec ces paysages. Seule une petite pause café à Thalang nous arrêtera et nous donnera envie de revenir passer un peu de temps dans le coin. La décision est prise de ne pas faire la boucle en entier mais de revenir par la même route ! 

On passe la nuit à Nahin pour partir de bonne heure le lendemain matin pour visiter la Konglor cave. C’est la grotte dont tout le monde parle. Elle se visite en bateau car elle est traversée par une rivière de 7 kilomètres sous la montagne. On y est à peu près à l’ouverture et il n’y a pas grand monde. On trouve rapidement un bateau qui nous emmène tous les trois, lampes sur le front et moteur à fond dans l’obscurité de la grotte.

Notre capitaine de bateau nous dépose rapidement sur un espace aménagé dans l’obscurité de la grotte où des lampes ont été installées pour l’observation des diverses stalactites et stalagmites. Il continue pour sa part en bateau pour nous récupérer un peu plus loin. C’est très impressionnant.

Nous continuons notre traversée jusqu’à retrouver le soleil quelques minutes avant de s’arrêter dans le villages qui profite de la découverte de cette traversée qui évite à ses habitants de devoir marcher environ 5 heures pour parvenir à Konglor. 

Cette grotte est, sans aucun doute, très impressionnante de par sa longueur et son histoire, très liée aux habitants des villages alentours. En revanche, nous ne pouvons nous empêcher de la comparer à Xe Bang Fai Cave et sommes donc quelque peu déçu par celle-ci, notamment à cause du bateau à moteur qui efface le côté paisible que nous avions particulièrement apprécié dans la première grotte et de la lumière artificielle dans la grotte, qui empêche toute vie animale dans la grotte. 

Après un déjeuner sur le pouce dans le village de Konglor, nous reprenons nos motos et la route avec pour objectif de rejoindre la « cool pool » repérée à l’aller. Il s’agit d’une piscine naturelle bel et bien fraiche, comme son nom l’indique. Nous arrivons en fin d’après-midi et l’avons donc quasiment que pour nous. C’est un vrai plaisir ! 

Le soleil tombe et on a plus envie de se poser rapidement plutôt que de conduire de nuit. On s’arrête donc dans un home stay tout proche de la cool pool. La famille est charmante bien que ne parlant que très peu anglais et la vue sur les montagnes est magnifique. On arrive à échanger tant bien que mal et passons d’agréables moment en leur compagnie entre partage de repas à base de riz gluant, omelette et légumes épicés. 

On part tôt le lendemain matin en direction de Thalang, dans cette guesthouse qui nous avait tant fait rêver à l’aller et dans laquelle on se voit bien se prélasser une bonne partie de la journée. Autant dire que c’est une réussite : entre pêche (sans succès mais avec beaucoup de plaisir) pour Cédric et Robin et hamac-lecture pour moi, la journée est des plus reposante. Elle se terminera de la même manière autour d’une pétanque !

Après cette journée des plus apaisantes et une bonne nuit, on reprend la route vers Thakhek, où on passe nos derniers moments avec Robin dans la même guesthouse. 

On laisse Robin filer vers le Cambodge tandis qu’on passe une journée de plus à Thakhek pour retrouver Pierre, un ancien collègue de Cédric, et Sarah qui arrivent de Thaïlande et prévoient de faire la même boucle que nous dans les jours qui suivent. C’est une très bonne façon de terminer notre séjour laotien. 

Nos adresses coup de cœur 

Thakhek Travel Lodge
à Thakhek, qui a été notre point de départ et de retour. Un peu à l’écart de la ville, on a aimé son calme et son petit jardin. 70000 kip la chambre double.
Xe Bang Fai Cave, à environ une heure de route sinueuse de Bualapha. La route est particulièrement mauvaise mais ça vaut le coup de s’accrocher, la grotte est magnifique. 54000 kip par personne incluant le parking pour les scooters, la bateau et la visite avec des guides. 
Phosy Thalang Guesthouse à Thalang où on a d’abord bu un café sur la route et qu’on a tellement aimé qu’on y a passé une journée sur le retour à profiter de sa vue sur le lac, des hamacs et des canes à pêche. 50000 kip la chambre double.

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