Après une journée tranquille à Salta pour nous remettre de notre périple en voiture, nous décidons d’aller découvrir les très fameuses chutes d’Iguazú. Elles sont aussi réputées que loin de tout. Nous faisons donc une étape à Corrientes pour couper la route.

Nous arrivons à Corrientes après une longue nuit de bus sans trop d’attentes. C’est donc une bonne surprise quand nous découvrons que c’est entouré en grande partie par un fleuve et que les quais sont aménagés.

Arrivés tôt le matin, nous commençons la journée par un petit déjeuner dans un salon de thé cosy où nous restons un moment. Nous rejoignons ensuite notre hostel où nous rencontrons Olivia, le chat squatteur de canapé. Nous nous y reposons un peu avant d’aller faire un tour dans la ville. Les quais sont en effet bien aménagés et malgré la grisaille, c’est très agréable.

Nous referons la même balade le lendemain, sous le soleil cette fois. C’est lundi et bien plus vivant que la veille. Nous nous y plaisons bien et sommes requinqués et prêts à reprendre un bus de nuit vers Puerto Iguazú.

Après une bonne heure de retard et un départ très tardif, nous arrivons à Puerto Iguazú en fin de matinée. Nous nous sommes fait plaisir en nous réservant deux nuits dans un super hôtel, suite à chouette cadeau d’anniversaire. On vient donc nous chercher (grand luxe) pour nous emmener à l’hôtel (encore plus grand luxe). Il est un peu excentré et la terrasse donne sur le Rio Paraná. C’est beau, calme, chic, tout le monde est très sympa et on se sent bien. Il faut dire qu’il faudrait être difficiles !

Nous décidons de nous prendre une journée tranquille pour profiter de cet environnement. Nous faisons un tour dans les environs proches et profitons, jusqu’aux derniers rayons du soleil, de la terrasse.

Le lendemain, nous décidons d’aller découvrir les chutes côté brésilien. On ne vous a pas dit mais le parc se trouve à cheval sur l’Argentine, le Brésil et le Paraguay. Les deux premiers se partagent une vue et un accès sur les chutes. La balade côté brésilien est plutôt courte. Cela nous permet de profiter à fond du petit déjeuner, d’aller à pieds jusqu’au terminal de bus (ça ne colle pas vraiment avec le standard de notre hôtel et le staff nous regarde bizarrement!) et de revenir de la même manière.

Après une petite heure de marche, un tour pour se trouver de quoi pique niquer sur place et nous voilà dans le bus direction… le Brésil ! C’est tout à côté mais il nous faut quand même passer les postes de frontières pour quitter l’Argentine et entrer au Brésil. En une journée, nos passeports héritent de quatre nouveaux tampons !

Cette partie du parc nous donne une vision d’ensemble des chutes. On les entend avant de les apercevoir. Et finalement, on ne peut plus les rater. Ayant évité de trop regarder des photos avant d’y aller, on ne s’attendait pas à tant d’eau, à ce que ce soit si imposant, si beau. La nature est luxuriante, profitant des vapeurs d’eau que nous recevons nous-mêmes de temps en temps. On est ébahis devant le spectacle de cette eau si puissante qui coule sans arrêt. Plus on avance, plus on en découvre et c’est impressionnant.

La balade bien tracée au sein du parc n’est pas très longue mais nous donne un bon aperçu et différents points de vue. De la vue d’ensemble au premier plan devant les chutes, on a de quoi s’émerveiller pendant deux bonnes heures !

On reprend ensuite un bus qui nous emmène à l’entrée du parc. De là, nous attendons avec un petit café un autre bus qui nous ramènera côté argentin. Nous rentrons dans l’après-midi, dans les temps pour profiter encore un peu de notre bel hôtel et d’un coucher de soleil merveilleux.

Le lendemain, après un dernier petit déjeuner dont nous profitons le plus possible, il est temps de reprendre la route. C’est avec les sacs cette fois que nous reprenons le sentier désormais bien connu pour changer d’hôtel. Nous retrouvons nos habitudes dans un petit hostel dans lequel deux lits en dortoir nous attendent… Le choc !

Nous profitons de cette journée de transition pour nous balader un peu plus dans Puerto Iguazú. Notamment pour aller faire un tour au point des trois frontières. Un peu excentré, il nous donne une vue sympa sur les Rios Paraná et Iguazú avec à gauche, le Paraguay et à droite, le Brésil. Et de la forêt bien dense sur leurs rives.

Le lendemain, nous essayons de partir tôt dans l’idée de pouvoir profiter du parc côté argentin avant qu’il ne soit trop plein. Nous prenons un nouveau bus, sans frontière cette fois. On décide de commencer directement par la Garganta del Diablo, qu’on avait aperçu côté brésilien mais de loin seulement. On se rend compte tout de suite qu’on n’est pas encore venus assez tôt. Nous devons laisser passer plusieurs trains qui sont à l’intérieur au parc et qui y emmènent. Le notre est une heure plus tard. Le temps de prendre un café au soleil !

Une fois l’attente passée, c’est parti pour l’émerveillement, et la douche ! Je ne sais plus bien comment vous exprimer nos sentiments à la vue de ces chutes. Pour faire simple, je pense pouvoir dire qu’on a retrouvé nos âmes d’enfants. Et je vous laisse profiter des photos qui donnent un bon aperçu de la puissance de cet endroit.

Nous passons beaucoup de temps de ce côté du parc. D’abord parce qu’il y a beaucoup plus de chemins et de points de vue différents. Mais aussi car nous nous sommes fait un petit plaisir. Le parc ouvre de nuit, cinq fois par mois, les soirs de pleine lune. L’idée est de pouvoir profiter de la Garganta del Diablo à la seule lueur de la lune. Notre venue à Iguazú tombait pile poil pendant la pleine lune et on s’est dit que c’était une expérience qu’on ne revivrait certainement pas de si tôt.

Et en effet, on a bien fait ! L’atmosphère de ces chutes de nuit, le reflet de la lune dans l’eau et dans la vapeur, la sensation de vertige un peu plus forte que le matin même. Tout ça nous a ravis ! En plus, c’était un groupement de ‘seulement’ 140 personnes. On a donc pu profiter de l’endroit sans bousculades et un peu plus au calme. Un vrai bonheur.

C’est après, encore subjugués par cet endroit, que nous commençons à réfléchir un peu plus en profondeur à ce parc. À ce qu’il représente et à ce que nous faisons à l’intérieur. On repense à ce que nous a dit notre guide de nuit. Le parc national (protégé donc) représente aujourd’hui 8% du parc tel qu’il l’été à l’origine. Réduit à cause des déforestations et de la construction des villes argentine, paraguayenne et brésilienne. 1% du parc est aujourd’hui ouvert au tourisme. Seulement 1% nous dit notre guide. Mais 1% de 8% restants, ça ne semble pas si insignifiant.

Et pourtant on en profite et on est ravis de visiter cet endroit époustouflant, où la nature semble au-dessus de tout et notamment de nous. Où on se dit que l’homme n’était pas là hier et que même s’il n’est plus là demain, l’eau continuera à couler. Sauf si on l’en empêche. Du coup, vaut-il mieux fermer ces fameux 1% pour préserver au mieux ce qu’il reste du parc ? Sûrement. Est-on contents d’avoir pu en profiter malgré tout ? Oui. Paradoxe, quand tu nous tiens…

Parce qu’il faut le dire, les chutes d’Iguazú, c’est aussi beaucoup beaucoup beaucoup de monde. La lutte pour le selfie et les coups de perches qui vont avec. La lutte pour la place qui permet d’avoir une vue sans personne devant (à laquelle on s’est prêtés aussi, sans pitié!). Les coups de coudes pour y arriver. Les gens qui donnent à manger aux animaux pour les voir de plus près malgré les panneaux d’interdiction qui pullulent dans le parc. On oublie vite les mauvais moments, mais ça a quand même eu un petit côté frustrant et qui nous a remis en question.

Pour vous laisser sur une note un peu plus positive, on vous laisse profiter des chutes une dernière fois, et avec le son cette fois !

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