Après avoir fait le plein d’eau et de foule au Parc d’Iguazú, nous décidons de nous offrir une retraite au calme du Parc national d’Iberá. Il est difficile d’accès et donc peu fréquenté. Pile ce qu’il nous faut !

Nous, on a du temps et envie de continuer un peu à profiter de la beauté de la nature dans cette région, après notre émerveillement récent. Le Parc national d’Ibéra semble être le lieu parfait pour cela.

Comme il n’y a pas de bus direct, nous prenons un premier bus de nuit à Puerto Iguazú pour retourner à Corrientes. De là, nous prenons un petit café en attendant un nouveau bus pour Mercedes. Un argentin bavard nous aide à faire passer le temps. Quelques heures plus tard, nous voilà à Mercedes. Le prochain objectif est Colonia Carlos Pellegrini, petit village à l’une des entrées du parc, à proximité de la lagune d’Iberá. Nous apprenons qu’il n’y a des mini-bus (voire 4×4, selon le nombre de voyageurs) pour y aller que tôt le matin.

Après avoir trouvé un hôtel dont les propriétaires semblaient étonnés d’avoir des clients, nous allons faire un tour dans la ville. C’est dimanche, tout est donc fermé et on ne croise pas un chat (quoi que globalement quand même beaucoup de félins!). Nous passons donc une journée très tranquille en attendant que Daniel nous emmène le lendemain à l’aube vers le parc. Nous ne sommes que trois passagers. C’est donc en 4×4 qu’il nous emmène.

Nous arrivons trois heures plus tard, non sans avoir vu les premiers animaux qui peuplent le parc. Un petit carpincho (préalablement inconnu au bataillon mais on en a vu un paquet par la suite) et de très nombreux oiseaux. Daniel nous dépose à Los Amigos, petite auberge dont nous avons entendu du bien. Le temps de nous y installer et nous partons à la découverte du village. Ce n’est pas bien grand mais il y a quelques points de vue sympas. Il n’y a pas foule mais de quoi se prendre un petit café et se renseigner sur les tours en barque sur la lagune d’Iberá. Il y a un départ en début d’après-midi. On se met donc en quête d’un déjeuner avant d’enfiler nos gilets de sauvetage.

On est prévenus à l’entrée : il ne faut pas nager, pêcher ou nourrir les caïmans. Bien bien bien ! On passe environ deux heures sur la barque et on découvre de nombreux animaux. De très nombreux carpinchos, reconnaissables à leur air blasé. Des caïmans, en quantité aussi, qui ne semblent pas du tout intéressés par notre présence, même si on est selon nous quand même vraiment très proches d’eux ! Les oiseaux sont particulièrement présents et divers. Et on reste émerveillés par les cerfs des marais. Le lac est magnifique et très calme. On revient sur terre avec des étoiles dans les yeux !

On découvre pour la première fois notre activité du soir pour notre séjour à Iberá, le coucher de soleil. C’est beau, on s’est trouvé un endroit sans personne. Parfait pour bien finir nos journées !

Le lendemain, on décide de faire la grosse marche du coin. Elle commence à 6 kilomètres de chez nous. Un groupe charmant d’argentins en voiture nous la raccourci en nous proposant de nous avancer. La route est toute droite et pas particulièrement agréable. On s’empresse donc d’accepter !

Arrivés sur place, ce sont deux petits sentiers qui nous attendent. Nous commençons par le plus court, qui se révèle être le plus sympa. Nous traversons notamment une belle forêt où deux singes hurleurs ont élu domicile. J’en avais déjà vu à Minca mais c’est toujours aussi sympa de les apercevoir dans leur habitat naturel, même s’ils n’hurlent toujours pas ! On se plait à s’infiltrer un peu dans la forêt pour essayer d’apercevoir d’autres animaux. Beaucoup d’oiseaux sont de la partie. On croise même un renard, en recherche de nourriture humaine et pas farouche.

Nous enchaînons sur le deuxième sentier. Il fait en tout 5 kilomètres et il n’y a personne. Moins sympa car il longe un étang rectiligne sans changement de cap aucun. On croise quand même quelques beaux oiseaux et des carpinchos, jamais bien loin.

Pas de voiture pour nous ramener dans le centre cette fois. Mais nous avons du temps avant notre dernière activité du jour, le coucher de soleil, donc on y va tranquille !

On pensait partir avec notre ami Daniel le lendemain en début d’après-midi. Ça nous laissait le temps de faire les sentiers qu’il nous reste à découvrir. On apprend en rentrant qu’il ne fait pas le trajet le mercredi. Notre hôte nous propose l’alternative d’un bus qui part à 4h, du matin (on a du lui faire répéter plusieurs fois pour être bien sûrs). On décide sans trop d’hésitation de prolonger notre séjour d’une journée !

Nous avons donc une journée entière pour découvrir les derniers coins encore inexplorés du parc. Pique-nique dans le sac à dos, nous traversons une nouvelle fois le pont (interminable) qui nous mène au début des sentiers.

Le premier nous permet de nous enfoncer un peu dans la forêt. On n’y croise pas grand monde, ni humains ni animaux, mais les couleurs sont belles. Le second nous permet de longer la lagune d’Iberá. De là nous retrouvons cerfs, carpinchos (servant de barque aux oiseaux), caïmans et une nouvelle multitude d’oiseaux. Ça nous plait toujours autant !

Au retour, en longeant la lagune, on croit voir un anaconda, deux fois. Il faut dire qu’on nous a dit l’avant-veille qu’il y en a dans les alentours. On a été frustrés de ne pas les voir lors de notre tour en barque. On est donc aux aguets… Peut-être un peu trop ! J’ai l’impression d’en apercevoir un qui sortait la tête de l’eau (hypothèse non vérifiée). Puis on a été persuadés d’en voir un (le même?!) nager à une vitesse folle jusqu’au bord de la lagune. D’où nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait d’une loutre. Charmante par ailleurs !

De retour à notre hôtel, nous profitons d’une fin d’après-midi tranquille et d’un diner bien agréable dans leur restaurant.

Le lendemain annonce notre départ. Pour de vrai cette fois. Pendant que Cédric profite d’une matinée tranquille, je vais faire un dernier tour de village. Colonia Carlos Pellegrini est vraiment tout petit mais il y a quand même trois miradors. On en avait déjà vu deux, je pars donc en quête du dernier. Que je ne trouverai jamais ! Par contre je croise de nombreux oiseaux, encore, et leurs nids impressionnants. Et aussi des terrains de foot, qui paraissent bien disproportionnés (et abandonnés?) pour ce petit village. Mais ça, on avait déjà remarqué qu’en Argentine, la moindre parcelle inutilisée est reconvertie en terrain de foot !

Un dernier petit café là-dessus, le temps de papoter avec des argentins charmants (ça aussi on l’avait déjà remarqué) et je file retrouver Cédric. On déjeune rapidement en attendant Daniel. Et on repart à Mercedes, avec des aux revoir un peu tristes à ce beau parc d’Iberá. De là, nous prendrons un bus le soir même en direction de Buenos Aires.

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