Kia ora from Aotearoa !

Malgré la volonté de l’Asie de nous garder, on a fini par réussir à changer notre billet d’avion et arriver, avec deux petits jours de retard, à Christchurch non sans perte (ma liseuse s’étant arrêtée à Brisbane… RIP ma chouette compagne de voyage).

Arrivant un peu trop tard pour récupérer notre voiture-maison (en Nouvelle-Zélande, tout ferme aux alentours de 17h-17h30), on s’est trouvé une petite maison d’hôte dans laquelle on profite de notre dernière nuit tout confort. On savoure le retour de la fraicheur et la couette douillette, le lit king size (j’exagère peut-être un poil, mais après quelques semaines à dormir dans la voiture, c’est le souvenir qu’on en a!) et surtout, surtout! la douche chaude !

On apprend en même temps que le workaway qu’on devait faire dès notre arrivée dans un jardin de permaculture est mis en suspens, notre hôte étant malade. On décide de ne pas attendre ici et de commencer notre circuit, quitte à revenir quelques semaines plus tard si ça colle avec nos plannings respectifs (spoiler alert : ça ne sera pas le cas).

Après une bonne nuit et pas de soucis de décalage horaire, c’est l’avantage de venir d’Asie, on va donc chercher notre voiture-maison, louée pour les deux prochains mois… Excitation maximale !

Après quelques explications pour nous faciliter la conduite d’une automatique (quelle idée de devoir appuyer sur le frein pour pouvoir enclencher le levier de vitesse?!), quelques courses dans un grand magasin de seconde main pour acheter de quoi affronter le froid auquel on n’est plus habitués et nous voilà sur la route, avec tout notre barda, vers le Sud via la côte Est. Objectif : laisser le vent nous porter et s’arrêter dès qu’on en a envie !

Après quelques bouchons pour sortir de Christchurch et une première nuit réussie à Timaru où on passe la soirée avec Lena et Zian, en Nouvelle-Zélande depuis deux mois et pleins de bons conseils, on découvre les premiers paysages magiques de notre séjour en roulant jusqu’à Warrington. On s’arrête en route pour découvrir les Moeraki Rocks, où mes pieds tentent le passage de l’Océan Indien à l’Océan Pacifique (ça picote!) ou encore le Shag Point où les phoques sont rois.

On prend vite l’habitude de se fier à CamperMate, l’application phare ici qui nous indique tout ce qui peut intéresser le backpacker : campings gratuits ou payants, points d’eau et de douche, points d’intérêt, épiceries… Et on prend le rythme de la voiture, le meilleur sens dans lequel dormir et la meilleure façon de ranger nos affaires.

Nous arrivons vite dans la petite ville de Dunedin, par hasard en un Waitangi Day, jour de fête nationale en l’honneur de la signature du traité de Waitangi. C’est le traité signé entre les colons anglais et les maoris en 1840 dont le deal est censément le suivant : gouvernance partagée entre colons anglais et population locale tout en laissant aux maoris la jouissance de leurs terres. On découvrira au musée Te Papa de Wellington que c’est dans ces termes que cela apparait dans les versions du traité traduites en maori mais que le traité qui a été signé et rédigé en anglais a quelques nuances qui permettront finalement aux colons de s’approprier une grande partie des terres.

En attendant de connaître tous ces détails, la ville de Dunedin nous plait bien et on a la chance de tomber sur des représentations de la culture maorie par une troupe de jeunes : chants et danses traditionnelles, dont le très fameux haka, mais aussi d’autres danses chantées moins guerrières. On découvre ainsi l’influence de la culture polynésienne comme on se l’imagine, les premiers hommes étant arrivés en Nouvelle-Zélande dans les années 600 venant de Polynésie. Ça nous plait bien de sentir que cette culture est encore encrée et qu’il y a une vraie volonté de mise en valeur après quelques années, semble-t-il, d’indifférence (dixit Darren, néo-zélandais rencontré un peu plus tard au large des Fiords de Picton).

Nous passons donc quelques jours à trainer dans les rues de cette ville, entre balades au coeur de street art, musée et cafés sympas et première bière locale, largement approuvée.

Nous profitons de la proximité de la péninsule Otago pour y passer une journée. La route et les contrastes de couleurs sont magnifiques et nous rencontrons de nombreux phoques (une belle frayeur mutuelle entre Cédric et l’un d’entre eux se cache derrière la 4ème photo ci-dessous!), d’énormes lions de mer qu’on n’a pas envie de déranger ainsi qu’un albatros. Un régal !

La route nous emmène ensuite dans les Catlins. C’est la côte Sud de la Nouvelle-Zélande et ça fait partie de mes gros coups de coeur. La route longe l’Océan, on s’arrête très régulièrement pour profiter des différents points de vue, falaises ou cascades. Nous arrivons également au Slope Point, l’endroit le plus au Sud de l’île : première terre en vue, le Pôle Sud à 4803 kilomètres !

La route continue, toujours aussi belle, pour nous emmener à Invercargill puis à Cosy Nook, charmant village de pêcheur (qui semble aujourd’hui un peu déserté) dans lequel nous nous sentons bien. On tentera aussi la baignade dans l’Océan Pacifique, on ne peut pas louper ça… L’eau est aussi belle que froide (et elle était vraiment très très belle) !

Cette première partie de voyage, sur la côte Est puis Sud nous a vraiment beaucoup plu avec les couleurs incroyables de l’Océan et les balades à faire aux alentours. La nature est très présente et on sent la volonté très forte des habitants de la préserver. On se sent tout petits humains et ça nous plait bien !

On retrouve aussi une culture très proche de la notre qui nous repose bien après nos quelques mois en Asie. On a notamment perdu, Ô joie, les bruits de klaxons et les négociations interminables ! On a quand même un peu l’impression d’être en Angleterre : la conduite à gauche, les pies ou fish and chips comme nourriture typique et les têtes blondes à perte de vue (parait-il que les maoris ont en grande majorité migrés dans l’île du Nord qui s’est beaucoup plus développé en terme d’emplois et qui est d’ailleurs bien plus peuplée).

On s’est bien fait à la vie en voiture, malgré des fins de soirées et des petits déjeuners franchement frais. Le fait d’avoir un chez-nous, même si petit, nous fait du bien après nos quatre premiers mois de vadrouille d’hôtel en auberge de jeunesse.

Il est temps maintenant de nous remettre en route en direction de la région des Fiords, au Sud de la côte Ouest, qui fait tant rêver Cédric !

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