Après un mois et demi en Australie, il est temps pour nous de changer de continent. On embarque pour un direct Sydney-Los Angeles. De là, on va au Mexique par la frontière terrestre, ou plus exactement en Baja California.

Il y a encore quelques mois, la Baja California était inconnue pour nous (c’est aux Etats-Unis, non?). C’est pendant notre séjour australien qu’on la découvre. Morgane nous a appelé pour nous annoncer qu’elle a réussi à avoir un préavis plus court. Elle a donc quelques semaines entre deux boulots pour nous rejoindre. On est ravis !

Il n’y a plus qu’à décider où on se retrouve. Le choix oscille entre l’Ouest de l’Australie, le Mexique et le Nicaragua. L’Australie, c’est loin pour elle et cher. Le Nicaragua me tente surtout moi et ce n’est pas la meilleure saison. Va pour le Mexique donc. Morgane ayant déjà fait la région très touristique du Yucatán, elle nous propose la Baja California dont elle a entendu du bien. Nous on n’est pas difficiles. On a vu que c’est une petite péninsule bordée de mer et d’océan et qu’il y fait beau et chaud. Banco !

Après avoir eu quelques difficultés à quitter l’Australie (pas si facile d’entrer aux US), nous atterrissons finalement à Los Angeles. De là nous prenons un train direct vers San Diego. C’est fatigués mais ravis qu’on y retrouve Morgane. Une petite bière pour fêter ça et une bonne longue nuit avant de nous diriger vers le Mexique. Nous prenons le tram jusqu’à San Ysidro où nous pouvons traverser la frontière à pieds. Le souvenir de ce passage de frontière pour nous, c’est beaucoup de barbelés et des gens moyennement accueillants.

Qu’à cela ne tienne, on prend un taxi pour aller à l’aéroport où nous devons louer une voiture. Sauf qu’en arrivant, le loueur de voiture nous explique que le prix qu’on pensait payer c’est plutôt 1400$ américains que les 300$ envisagés. En effet, au Mexique il faut absolument prendre une assurance, sous peine de prison en cas d’accident pour lequel on ne pourrait pas payer immédiatement les dégâts. On a pas trop envie de prendre le risque, ni de payer autant. On se rabat donc sur le bus.

Une grosse journée nous attend donc en perspective. Un premier bus de 2h nous emmène à Ensenada où nous prenons un autre bus direct pour Loreto, 1000 kilomètres plus au Sud. Notre première journée mexicaine, c’est donc environ 17 heures de bus et beaucoup, beaucoup de désert traversé. On n’est pas mécontents d’avoir opté pour le bus finalement !

Nous voilà donc arrivés à Loreto, petite ville de 20000 habitants au milieu de la Baja California Sur. Le centre-ville est tout petit et charmant, entre maison colorées, petite rue arborée et tout un tas de cafés et restos qui donnent envie. On se trouve un petit hotel où poser nos affaires pour filer à la mer.

Nous passons plusieurs jours très tranquilles à Loreto et ça nous plait bien. On teste des différents lieux de baignade pour trouver celui où l’eau est la plus profonde. Où que ce soit, elle est bonne et la vue sur les îles montagneuses d’en face nous ravit. On se balade sous le soleil dans les rues charmantes et autour de la mission créée par les jésuites pour convertir la population. Nous visitons avec Morgane le musée dédié qui nous explique que cette conversion se serait faite à priori sans trop de violences. Aujourd’hui, la majorité des mexicains est catholique.

Nous nous éloignons aussi un peu, Morgane et moi, pour découvrir les alentours. On quitte vite le centre aussi charmant que touristique pour arpenter la vraie ville des vrais gens. C’est tout de suite moins charmant, mais plus vivant. On cherche un parc qui est en fait un immense square bétonné qui nous tente peu. On finit au cimetière, plus agréable que le « parc », plein de décorations et de couleurs vives. Encore un pays avec un rapport à la mort bien différent de ce qu’on connait.

Last but not least! On découvre les spécialités culinaires. On devient vite accrocs à la margarita (la vraie, avec le citron vert pressé) et aux tacos, burritos et guacamoles en veux tu en voilà. À savoir, la seule différence entre les tacos, burritos et quesadillas, c’est le côté grillé ou non de la galette de maïs et la présence ou non de fromage. Pour Morgane et moi, pas de grande différence et on se lasse un peu. Cédric, quant à lui, est aux anges !

Que ce soit autour de tacos, margaritas ou petits cafés, une grande partie de notre temps est dédiée à des jeux de carte. Bataille norvégienne, rami ou barbu (qui m’a rappelé tant de bons souvenirs de soirées en famille), tout y passe !

Jacques-Yves Cousteau a défini la mer de Cortes, juste là entre la péninsule de la Baja California et le continent mexicain, comme étant l’ « aquarium du monde ». On se dit donc qu’on ne pouvait pas passer à côté.

Nous voilà donc sur un bateau en direction de l’île Coronado. Nous y rencontrons Scott, un américain en quête d’un lieu de résidence pour une retraite au calme. Assez vite, notre capitaine navigue avec les dauphins de telle sorte qu’ils jouent avec nous et c’est que du bonheur !

On découvre ensuite les lions de mer, imposants par leur fierté sur leurs rochers et jouant dans l’eau. Ils n’ont pas l’air de s’inquiéter de notre présence. Nous continuons vers la plage qui sera notre arrêt pour baignade, snorkelling et déjeuner. D’un coup, on aperçoit de l’eau projetée de nul part. Comme pourrait le faire une baleine. Seulement, ce n’est pas l’époque, on l’a lu avant de partir. Et pourtant, notre capitaine l’a repéré aussi et par à sa recherche. Alors que nous sommes prêts à continuer, il l’a repère et accélère pour s’en approcher. Elle est bel et bien là. On est éblouis, enchantés, excités, je ne trouve pas le mot exacte !

Ça donne des frissons, non ?

Nous passons quelques heures sur cette belle île à se baigner, avec ou sans masque et tuba. Il n’y a pas de coraux ici, les poissons et les couleurs ne sont donc pas des plus éblouissants. Les alentours et la couleur de l’eau par contre… On a du mal à les quitter !

Pendant cette journée des plus éblouissantes, nous avons sympathisé avec Scott, notre compère américain. Nous continuons de faire connaissance autour d’une bière. Nous décidons de passer la journée du lendemain ensemble, direction la mission San Xavier, un peu plus dans les terres.

Scott avait déjà une voiture de location. On le rejoint donc à son hôtel et c’est parti pour une petite heure de route montagneuse. La route est belle et on arrive finalement dans un tout petit village complètement désert. C’est charmant et particulièrement connu pour sa mission qui attire chaque années quelques milliers de pèlerins (pas ce jour là, clairement).

Après une visite du petit musée de la mission, de ses jardins et des quelques rues du village, nous reprenons la route. Nous allons prendre un café dans un resort en bord de mer. Il se situe dans un petit village au Sud de Loreto, très coloré mais dont l’ambiance nous gène un peu. C’est en effet des maisons construites tout récemment dans le style mexicain mais uniquement habitées (pas forcément à l’année) par des américains. Niveau intégration dans un nouveau pays, c’est pas terrible. Ça nous explique un peu pourquoi les mexicains les appellent péjorativement ‘gringos’ et sont plus accueillants dès qu’on leur dit qu’on est français.

Nous retrouvons ensuite des amis américains de Scott qui nous invitent à se joindre à eux pour le déjeuner. C’est très agréable, autant le lieu en bord de mer et la nourriture que ce groupe d’américains bons vivants qui nous accueillent comme partie intégrante de leur groupe.

Nous resterons deux jours de plus que prévu à Loreto pour récupérer, lundi première heure (à la mexicaine, le 8h pétante se transforme en 11h), la carte bancaire de Morgane qui est restée bloquée. Ce n’est pas comme si on ne se plaisait pas ici, pas de problème pour prolonger un peu avant de reprendre un bus !

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