Le Salar d’Uyuni fait partie des endroits qu’on a en tête depuis notre départ. Un lieu incroyable qu’on rêve de découvrir. C’est la raison pour laquelle nous avons maintenu un petit bout de voyage en Bolivie. Plus petit que prévu certes, mais clairement époustouflant !

En arrivant en Amérique latine, nous avons fait un point sur le temps qu’il nous restait par rapport au planning initial. Nous ne voyageons pas du tout au même rythme qu’au début et commençons à envisager le retour en France. Nous nous rendons compte qu’après la Colombie, il nous reste deux mois et demi avant le grand départ (ou retour, on ne sait pas trop si on quitte ou si on retrouve!). On décide de passer la majorité de ce temps en Argentine. Mais on ne veut pas passer à côté du Salar d’Uyuni, qui nous fait tant rêver. On avait prévu plus de temps en Bolivie mais on se contentera de dix jours pour cette fois. De quoi nous donner un aperçu de ce beau pays et l’envie d’y revenir !

Après une nuit dans le bus depuis La Paz, nous arrivons donc dans la matinée à Tupiza. C’est de là que nous prévoyons de partir le lendemain pour un tour de quatre jours qui nous ferons remonter à Uyuni. Pour essayer de négocier les prix, nous allons chercher des partenaires de 4×4. Nous les rencontrerons assez vite, à la table du petit déjeuner de notre hôtel. Trois français sont en train de papoter, auxquels je m’intègre pendant que Cédric prend sa douche. Ils ont tous les trois le même projet que nous pour le lendemain.

Tandis que Guillaume a déjà fait le tour des agences et réservé, nous partons en quête d’une réservation avec Stéphane et Amélie. Et comme Guillaume a déjà fait le travail de repérage, on se dit que ça ferait double emploi de le refaire. On va donc directement à son agence. Le fait d’être quatre ne nous permet pas la grosse négociation attendue. Mais quand même, à force d’échanges, nous repartons avec un tour de cheval offert dans la quebrada de Tupiza pour l’après-midi même. C’est de la négociation très approximative car on en n’a pas une envie folle !

C’est parti pour un déjeuner au marché, animé et chaleureux, avant d’enfiler nos bombes. Premier problème technique, il n’y en a pas à la taille de Cédric. On lui propose gentiment un chapeau de cow boy en échange, qu’il s’empresse d’accepter. C’est parti donc, sécurité avant tout !

On ne savait pas vraiment à quoi s’attendre en faisant cette balade, ne nous étant pas du tout renseignés à ce sujet. C’est donc une belle surprise. Passés les quelques premiers kilomètres dans la ville, nous arrivons dans une vallée magnifique, tout en teintes rouges et ocres. On s’imagine bien dans le far west. Après un aller un peu frileux, on se met à faire du trot. Au plus grand bonheur des fesses de Cédric ! Amélie et moi avons même droit à un court galop non maîtrisé, nos chevaux étant un poil compétitifs.

Le lendemain, c’est le grand départ. Nous nous retrouvons tous les cinq devant l’agence où nous rencontrons Cesar, notre guide pour les quatre jours suivants. Nous commençons par la belle région du Sur Lípez. C’est beaucoup de désert, d’immensité et de lamas et vicugnas. Cesar se plait à nous prévenir de la présence de ces derniers en nous lançant des ‘lama-lamas’ à fond dans le 4×4. Il faut dire qu’en étant tout à l’arrière, on n’entend pas grand chose à ce qui se dit devant. Et à votre avis, qui a les plus petites jambes qui passent mieux à l’arrière ?!

Cette première journée a été chargée en heures de voiture. Après avoir déjeuner dans le petit village de Cerrillos tout orné de bleu, on a adoré découvrir la Valle del Encanto. Ce sont des formations étonnantes dans lesquelles on peut facilement se perdre. Sauf que Cesar a un programme chargé pour nous. On a droit à 15 minutes, top chrono. C’est un peu frustrés qu’on est remontés dans la voiture. Nous nous dirigeons alors vers un ancien petit village colonial qui aurait été déserté à cause d’une épidémie de grippe.

Nous finissons cette journée par un point de vue magnifique sur la laguna Mojeron. C’est à 4855 mètres et il le froid est saisissant ! Nous passons ensuite la soirée dans une petite auberge où nous retrouvons d’autres groupes. Nous sommes tous emmitouflés, la soupe bien chaude nous ravie. On nous avait prévenu que ce serait la nuit la plus froide. On insiste donc (beaucoup) pour avoir des couvertures en plus et on entame une nuit avec toutes nos couches !

Notre deuxième journée commence sur de bonnes bases, après avoir fait part à Cesar de nos envies de prendre plus de temps sur certains sites. Il l’a pris en compte et nous propose donc de commencer par un petit tour de lac gelé, où on aperçoit un premier envol de flamants roses. Nous enchainons ensuite sur un trip dans le désert (pour changer?!) avant d’aller prendre du temps dans les eaux thermales. Après en avoir repris plein les yeux dans le désert de Dali, nous enfilons donc nos maillots et rentrons dans l’eau sans nous faire prier. Le paysage qui entoure cette petite piscine étonnante est magnifique. Pour parfaire le tout, l’eau est à 35 degrés et après le froid qu’on a eu, c’est un vrai bonheur ! On y passe une bonne demi-heure avant d’aller déjeuner et de reprendre la route.

Cesar nous emmène ensuite découvrir des geysers, perchés à 5000 mètres d’altitude. Ce ne sont pas ceux que nous imaginons, avec de l’eau jaillissant à des mètres au-dessus du sol. Le sol géothermique nous rappelle plutôt ce qu’on a découvert quelques mois plus tôt à Rotorua (et les odeurs aussi). De la vapeur d’eau s’échappe de partout et ça bout sévère dans les petites flaques boueuses à perte de vue.

Direction ensuite la Laguna Colorado qui porte bien son nom. On apprend au passage que la lagune, à la différence d’un lac, est composée d’eau salée. De petites algues au fond de l’eau la rendent rose (on n’a pas franchement compris pourquoi, en même temps Cesar ne parle qu’espagnol, donc on ne vous en dira pas plus, désolée). On passe plus d’une heure à faire le tour du site, à se réjouir de la beauté du lieu et de ses pensionnaires, de nombreux flamants roses.

Après une nuit toujours bien fraiche à Villa Mar, nous reprenons la route vers Italia Perdida et la Valle de las Rocas. De nombreuses formations rocheuses qui se dressent devant nous et, ô surprise, Cesar nous annonce qu’on peut les escalader. On ne se fait pas prier et on passe du temps à s’amuser (tout en s’inquiétant de temps en temps de la proximité du vide) et à découvrir le paysage vue d’en haut.

Nous enchaînons ensuite sur une petite visite du Canyon del Anaconda. Il tient son nom de la rivière qui serpente tout au fond. On se sent tout petit au milieu de ce paysage désertique et immense où le silence est roi. On ne sait pas trop comment Cesar se débrouille mais on arrive avant les autres groupes à chaque fois et ça nous plait bien.

Nous avons fait le choix de rejoindre le Salar d’Uyuni dans l’après-midi par un autre chemin que celui proposé initialement. Il nous permet de passer par un autre Salar, mais surtout par des volcans. Le Salar de Chiguana est composé à 20% de sel et n’est donc pas d’un blanc étincelant. Il ne nous emballe pas plus que ça (on deviendrait blasés?) et la route pour le traverser est un peu longue. Les volcans en revanche nous emballent complètement. Ils sont massifs, parfois enneigés, et l’un d’entre eux est en activité. Et non, ce n’est pas un nuage mais bien un peu de fumée qui en sort sur la troisième photo en partant de la fin !

On arrive dans l’après-midi à Chuvica, où nous passerons notre dernière nuit dans un hôtel de sel (où le sel remplace bel et bien la brique). Le temps d’une petite boisson chaude pour accompagner un jeu de cartes et nous prenons la route vers le Salar, d’Uyuni cette fois, pour profiter du couché de soleil. Le Salar d’Uyuni, c’est 100% de sel et c’est éblouissant. On se croirait dans la neige. On goûte pour être bien sûrs… C’est bien du sel !

On est à 3600 mètres d’altitude et il fait froid. Mais les couleurs de fin de journée sur cette étendue de blanc à perte de vue (environ 12000 km2 tout de même) en valent la peine. On vous laisse un petit aperçu pour jugez par vous-même.

La nuit à Chuvica était bonne car moins froide bien que trop courte. Réveil aux aurores pour aller cette fois découvrir le levé du soleil dans le Salar. Nous somnolons dans le 4×4 tandis que Cesar nous emmène sur l’île d’Incahuasi. Après un bon moment de route, nous découvrons dans l’obscurité cette île où de très nombreux cactus ont élu domicile. Un peu en hauteur mais pas trop, c’est l’endroit parfait pour observer de nouvelles couleurs se reflétant dans les cactus et les montagnes alentours.

C’est ensuite le moment des ‘fotos locas’ dont Cesar nous parle depuis la veille. Ce sont ces photos et vidéos sur lesquelles on peut jouer avec la perspective grâce à la blancheur du sol. Cesar est plus emballé que nous mais on se laisse vite embarquer par son enthousiasme et toutes ses idées ! Nous finissons ce road trip par une virée à fond sur les routes du Dakar avant de retourner à Uyuni, qui annonce la séparation de notre groupe.

Quand on vous disait que Cesar était plein d’imagination !

Et pour que vous ayez un peu l’impression d’avoir été dans le 4×4 avec nous, je vous ai concocté une petite vidéo. Attention, ça secoue !

Cesar nous dépose donc tous à Uyuni après un dernier déjeuner ensemble sur place. Nous y passons la nuit sans grand enthousiasme. Uyuni n’est pas une ville agréable et après le bonheur ressenti dans son Salar, ça nous étonne un peu. Ce sera de toute façon une courte nuit. Nous avons réservé un bus pour rejoindre le Chili le lendemain matin à 5h30 !

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